Les 29 et 30 octobre 2012, s’est tenu à la salle des fêtes de l’Hôtel Ivoire d’Abidjan un colloque national sur la microfinance en Côte d’Ivoire portant sur le thème :
« La microfinance face aux défis du développement économique et social de la Côte d’Ivoire : stratégies et perspectives dans un contexte de reconstruction »
Placée sous la présidence de Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances, représenté par Monsieur KONE Adama, Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique, cette rencontre a permis de réfléchir sur la stratégie de développement du secteur de la microfinance et d’identifier les moyens nécessaires à son financement.
Le colloque, au cours de ces deux journées, a été organisé en plusieurs séquences :
1- Cérémonie d’ouverture
La cérémonie d’ouverture a été ponctuée par cinq allocutions prononcées respectivement par :
Après le mot de bienvenue dit par le Maire de Cocody, le Président du Comité d’organisation du colloque a présenté aux participants l’objet de cette rencontre et a remercié l’ensemble des partenaires techniques et financiers qui ont apporté leurs appuis à son organisation.
A sa suite, le représentant du Directeur Général de l’AFD s’est réjoui de la tenue de ce colloque qui est une opportunité pour mettre en exergue les nombreuses potentialités du marché ivoirien de la microfinance. Il a noté, par ailleurs, la satisfaction de son institution d’avoir contribué à son organisation.
En outre, Madame Odile LAPIERRE a présenté les actions de l’AFD menées en faveur de la microfinance, notamment en Côte d’Ivoire. Elle a terminé son propos en faisant quelques suggestions en vue de permettre au secteur de relever les nombreux défis auxquels il est confronté ;
Pour sa part, le Président de Planet Finance a, d’entrée de jeu, présenté les enjeux de développement et de lutte contre la pauvreté de la microfinance en l’Afrique. Il a ensuite invité les dirigeants africains à en faire une grande priorité. Pour ce faire, Monsieur Jacques ATTALI a recommandé plusieurs mesures, notamment, la poursuite de la reforme du secteur financier, la restructuration de l’UNACOOPEC-CI, la mobilisation des partenaires techniques et financiers autour de la stratégie nationale de la microfinance et la mise en place d’une structure de promotion.
Monsieur le Directeur Général du Trésor a clos la série d’allocutions. Il a d’abord rappelé les enjeux économiques et surtout sociaux de la microfinance et remercié l’ensemble des partenaires associés à cet événement. Il a ensuite fait la genèse de la microfinance en Côte d’ivoire, présenté l’évolution du secteur depuis 1996 ainsi que les défis avant d’exposer la vision du gouvernement ivoirien pour ledit secteur. Il a terminé son intervention en déclarant l’ouverture officielle du colloque.
2- Session 1
La session 1, consacrée à l’orientation stratégique et à la consolidation du secteur, a porté sur les 3 communications portant sur les thèmes suivants :
Les deux premières communications ont fait ressortir, les difficultés du secteur, ses atouts et ses opportunités. Les principales difficultés identifiées sont, entre autres, la mauvaise gouvernance, le manque de professionnalisme des opérateurs, l’insuffisance des moyens dédiés à la supervision, l’insuffisance des appuis techniques et financiers.
En dépit de ces contraintes, le secteur regorge un immense potentiel, notamment la forte demande des populations en produits et services financiers, l’entrée sur le marché d’opérateurs internationaux, la mise en œuvre d’un plan d’assainissement et le renforcement du dispositif réglementaire.
La mise en œuvre de la stratégie nationale de la microfinance, en cours d’actualisation, permettra de relever les nombreux défis identifiés.
La communication 3 a présenté les avancées enregistrées au Sénégal suite à la mise en œuvre d’une politique sectorielle, notamment la bonne couverture du territoire, l’amélioration significative du taux de pénétration au cours des dernières années.
Toutefois, des contraintes majeures subsistent, à savoir, l’absence d’une centrale des risques, le faible niveau de professionnalisation et la mauvaise gouvernance des institutions, toutes choses qui minent le développement de la microfinance dans ce pays.
Pour relever ces défis, le Sénégal devra vulgariser la Gestion des Performances Sociales dans les SFD, élaborer une Lettre Politique Sectorielle, développer davantage le mobile banking et mettre en œuvre le Projet d’Appui à la Finance Rurale.
A la suite des différents exposés, des préoccupations ont été exprimées et des contributions ont été apportées.
Il ressort des échanges que :
3- Session 2
Les travaux de la session 2 ont porté sur « le renforcement de la surveillance et de l’encadrement du secteur de la microfinance ». Trois communications ont meublé cette session, suivies d’échanges.
La première communication dont le thème est « enjeux et perspectives de la microfinance dans la zone UEMOA » a mis en exergue la politique de la Banque Centrale dans le domaine de la microfinance. Cette politique est basée essentiellement sur le Programme d’Appui à la Finance Décentralisé (PRAFIDE) avec pour objectifs l’amélioration de l’environnement juridique, le renforcement de la surveillance, l’amélioration de l’information financière et le renforcement des capacités. . En termes de perspectives, la Banque centrale prévoit la création d’une centrale des risques et d’une solution informatique centralisée ainsi que la poursuite des actions de renforcement des capacités.
Il est ressorti de la deuxième communication que le secteur est régi par une multiplicité de textes légaux et règlementaires de nature régionale et nationale. Le secteur est également supervisé par un dispositif constitué du Ministère en charge des Finances, de la Banque Centrale et de la Commission Bancaire. A cela, il faut ajouter la création en 2002 de la Commission Nationale pour la Microfinance qui est une spécificité ivoirienne. En outre, la nouvelle législation vise, à travers les principales innovations, le renforcement et la modernisation du dispositif règlementaire et de surveillance.
La troisième communication a présenté le bilan et les perspectives de la supervision du secteur du microcrédit marocain. Il a été relevé que le cadre légal favorise une liberté des taux d’intérêt et l’élargissement du champ d’activités. Les perspectives de développement du secteur se fondent principalement sur la stratégie nationale de la microfinance et la refonte du système légal et règlementaire.
Les échanges qui ont suivi ces présentations ont porté sur le délai de traitement des dossiers d’autorisation d’exercer, la centrale des risques, le taux d’usure, la fixation des taux d’intérêt et l’accompagnement des SFD dans la mise en œuvre des réformes règlementaires.
Quelques recommandations ont été formulées aux termes des discussions, savoir :
4- Session 3
La session 3, dédiée aux questions de financement du secteur de la microfinance, a été organisée en session plénière puis en travaux de groupe.
a- Session plénière
Trois communications portant sur les thèmes suivant ont été présentés :
Il ressort de l’ensemble des présentations que les financements orientés vers la microfinance sont assurés à 50% par des financeurs publics, à 20% par des financeurs privés et à 30% par des investissements.
Par ailleurs les modalités d’intervention des investisseurs peuvent être énumérées comme suit :
Par ailleurs, les investisseurs sont confrontés à des contraintes et des défis, à savoir :
En outre, au niveau des financeurs privés, il a été noté en Côte d’ivoire, la forte concentration du secteur bancaire dans la région Sud et un faible taux de bancarisation,
Pour faire face à ces contraintes, les acteurs bancaires ont entrepris plusieurs actions, notamment l’adaptation de l’offre de service aux besoins des personnes non bancarisées et l’élargissement du réseau de vente ;
Les communications ont fait l’objet de divers échanges qui ont porté sur des préoccupations spécifiques. Il en est ressorti ce qui suit
b- Travaux de groupes
Les travaux de groupe avaient pour objectif de réfléchir sur des questions spécifiques liées au financement du secteur de la microfinance. A cet effet, trois groupes de travail ont été constitués autour des sujets suivants :
Travaux du groupe 1
Les recommandations formulées à l’issue des travaux sont les suivantes :
Relativement aux sources de financement du fonds à mettre en place, les acteurs ci après ont été retenus :
Par ailleurs il a été conseillé de mener l’étude diagnostique à son terme afin de retenir les systèmes et les modalités les plus appropriées.
Travaux du groupe 2
Les participants ont formulé plusieurs recommandations à savoir :
Travaux du groupe 3
Au terme des travaux de ce groupe, les recommandations suivantes ont été eregistrées :
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